Le prophete mohammad et sa famille vénéréé


un ancien haut gradé des services secrets français a ecrit cet article

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La « poudre aux yeux » pour dorer la pilule


Manipulations de l?information
A cette époque, le Liban est encore dans les ruines de « sa » guerre civile. Il n?est en rien un concurrent économique pour Israël dans la région.

Les choses ont bien changé au début de l?année 2006. Les États-uniens sont en pleine bisbille avec l?Iran qui est en train de réussir l?enrichissement de l?uranium pour produire son propre combustible nucléaire. La Maison Blanche tente d?entraîner ses « alliés » ? il vaudrait mieux dire ses satellites ? dans un nouveau conflit en Orient. Après l?Afghanistan, puis l?Iraq où les soldats états-uniens s?enferrent, Washington n?ose pas s?en prendre à un adversaire aussi coriace que Téhéran. L?union européenne, inexistante politiquement, ne peut que laisser parler les pays qui comptent dans ce genre d?affaire, à savoir ceux qui disposent de leur arme nucléaire indépendante. Dont la France.

Il faut donc diaboliser l?Iran et les adversaires d?Israël dans la région, notamment la Syrie et la seule force armée du Liban, le Hizbullah.

C?est ainsi que dès le début de l?agression israélienne contre le Liban, la manipulation de l?information commence. Une fois de plus, la presse alignée s?en donne à c?ur joie. Les spécialistes autoproclamés de la zone avancent n?importe quoi sur cette nouvelle bataille de la guerre mondiale perpétuelle.
D?abord, on nous affirme que cette guerre de 2006, conduite par Israël pour son propre compte ainsi que pour le plus grand profit des financiers qui commandent derrière le fantoche Bush Jr, a pour objectif de venir à bout du Hizbullah. Et uniquement cela.
Il n?est pas besoin d?être grand clerc pour se rendre compte du caractère mensonger d?une telle affirmation.
On se demande bien quelles infrastructures du mouvement de résistance se trouvaient dans les soutes des bateaux coulés par Tsahal dans les ports libanais, ou dans les avions de la compagnie MEA, la compagnie aérienne nationale libanaise, sur l?aéroport international de Beyrouth. En fait, le but recherché par ces frappes était de paralyser la vie économique libanaise. En terrorisant les fournisseurs étrangers, d?abord, ce qui est un but à court terme. Ensuite, la destruction des infrastructures stratégiques civiles, comme les centrales d?énergie, les stocks de pétrole, les ponts et voies ferrées, les stations d?épuration, les châteaux d?eau ou les voies ferrées, si elle a un but stratégique pour une guerre à long terme, n?a rien à voir avec un opération de police ; même musclée.
Il faut donc trouver une autre explication à ce déchaînement de violence militaire. Et là, on identifie immédiatement l?objectif à long terme : causer des dévastations qui obèrent à long terme l?économie d?un Liban qui était en train de redevenir le pays dynamique et riche qu?il était autrefois. Et ceci toujours sans donner la priorité aux États-Unis, toujours sans prendre de gants avec Israël, toujours sans s?occuper de désarmer une milice qui assurait la défense de sa frontière méridionale face à un Israël dont la violence et l?inconséquence ne faisaient que croître et s?aggraver depuis le retour du Likoud au pouvoir.
Il fallait donc à Israël causer le maximum de dégâts économiques au pays du Cèdre. Et ceci d?autant plus que les réparations allaient être financées par l?union européenne.

C?est ce qui explique la façon dont la guerre a été conduite. Et surtout présentée : pour tout le monde, israéliens compris, cette opération avait pour but de se débarrasser définitivement du Hizbullah et de récupérer des deux soldats enlevés par les « fous de Dieu ». Soit dit en passant, s?ils étaient si fous que cela, ils auraient particulièrement maltraité leurs otages avant d?en abandonner les corps sur la frontière[1].
Une opération qui commence par la propagande.
C?est donc avec, au départ, le soutien des gens de bonne foi, Israéliens compris, que les soldats d?Israël se lancent dans l?offensive. Qui ne doit durer que quelques jours, je le rappelle. Dans le même temps, la presse alignée mondiale commence son matraquage.
Elle présente le Hezbollah comme le souhaitent les États-uniens, c?est-à-dire comme une bande de sauvages au missile entre les dents. Fort heureusement l?armée disciplinée d?Israël va en venir à bout rapidement. Et ce sera justice de faire enfin payer à cette milice de sauvages les nombreux crimes dont elle s?est rendue coupable.
Il est difficile de faire condamner les tirs de quelques missiles contre Israël. L?opinion mondiale en a assez des histoires de murs et de ravages causés par Tsahal dans les villes palestiniennes. Quand on voit comment Israël se comporte envers les Palestiniens, l?opinion mondiale se met de plus en plus en arrière de la main quant à l?État hébreu. Alors il faut trouver autre chose pour faire préférer les criminels israéliens aux criminels arabes.
Au lieu d?évoquer les exactions de la « bande de pouilleux » contre des Israéliens trop bien organisés, on trouve autre chose : les crimes du Hizbullah contre les Libanais eux-mêmes d?abord, et contre les occidentaux ensuite.
C?est pourquoi on a présenté le mouvement de résistance libanais comme une bande d?assassins coupables entre autres des massacres de Sabra et Chatila.
Or, il s?agit là d?une contre-vérité qui ne peut abuser que les gens qui ont la mémoire courte. En effet, à l?époque, tout le monde a bien entendu, et il faut s?en souvenir, que les massacres ont été perpétrés par les milices chrétiennes de l?armée du Liban sud. Ces troupes chrétiennes dépendaient de Béchir Gemayel, chef d?une famille chrétienne emblématique du Pays. Elles se trouvaient au sud du Liban et coopéraient avec les forces israéliennes. Il s?agissait alors d?une force armée composée d?anciens militaires libanais qui avaient repris les armes à leur compte pour occuper la région du bas Litani. Après le départ des Palestiniens de Beyrouth, départ protégé par la FMSB, la force multinationale de stabilisation de Beyrouth composée essentiellement de militaire français et américains, l?ALS est tombée dans les oubliettes. Le retrait des Israéliens, la paille au c?l, a laissé le champ libre à une nouvelle force organisée, armée par divers pays dont la Chine mais aussi l?URSS et ceci avec le soutien logistique de la Syrie et de l?Iran : le Hizbullah, le parti de Dieu.

Le retrait des forces israéliennes du Liban est d?ailleurs très relatif. Depuis 1978, en effet, les Israéliens sont présents au Liban, plus ou moins en profondeur.
Après l?opération « Paix en Galiée » qui a commencé en 1982, les Israéliens se replient au bout de deux ans sur le sud Liban où l?Armée du Liban Sud des Gémayel leur sert de milice supplétive. En 2000, le gouvernement israélien prend la décision de ramener ses troupes au pays. Pendant 22 ans, les forces israéliennes se sont gavées des richesses du Liban sud. Elles ont tenté de transporter de la terre agricole des zones fertile des fermes de Chebaa vers Israël. Mais devant les protestations internationales, elles ont dû cesser. Nous verrons plus loin que les forces israéliennes ont même tenté de capter des sources libanaises pour le profit de l?État hébreu.
Mais tout ceci est oublié en 2006. Il faut diaboliser les ennemis des Israélo états-uniens.

On accuse donc aussi le Hizbullah d?avoir perpétré en 1983 les attentats contre l?immeuble du Drakkar et la base américaine installée sur l?aéroport de Beyrouth. Or les choses sont trop compliquées pour qu?on puisse sur ces affaires arriver à une conclusion définitive. D?autant que pour diverses raisons, il semble que les deux actes ne soient pas le fait de la même faction libanaise. À supposer que ce soit des Libanais qui les aient commis ou du moins inspirés.
Il restait en place des agents syriens qui avaient des comptes à régler avec les Américains et disposaient de tout le soutien technique et logistique de l?URSS. Selon des « fuites » vraisemblablement organisées ? et pas forcément sincères, je le reconnais ? j?ai appris en Syrie lors d?un déplacement depuis Tibériade que l?attentat du Drakkar n?avait rien à voir avec les Syriens et leurs alliés sur place. L?officier syrien qui m?a fait cette « confidence » a, en revanche, laissé entendre qu?il n?en allait pas de même avec l?attaque contre les Américains.
Pour le Drakkar, il faut reconnaître que l?immeuble avait été occupé par les Syriens avant que les Français ne s?y installassent. Mais certains pensent que selon toute vraisemblance, les Israéliens qui avaient dans l?idée de le faire sauter avec tout l?état-major syrien qui y travaillait, avaient eu le temps de le faire piéger. Mais les Syriens déménagèrent? Pourquoi ? Difficile à dire avec certitude. Mon opinion, mais ce n?est qu?une impression sans rien de tangible pour l?étayer, c?est que les Syriens ont eu vent des projets israéliens. En effet, les agents israéliens n?ont sûrement pas agi eux-mêmes, mais ils ont fait appel à des agents libanais. Certes, ils avaient des arabes israéliens capables de se faire passer pour des Palestiniens ou des Syriens quand ils opéraient au Liban. Mais pour se faire passer pour Libanais au Liban, c?est une autre histoire. Rien n?empêche de penser qu?il y aurait eu des fuites venant d?un de ces agents locaux, fuites qui auraient conduit les Syriens à déménager et mettre à profit la situation de piégeage de l?immeuble pour une action ultérieure.
Si on peut faire foi aux déclarations que m?a faites cet officier syrien, ce ne seraient pas les Syriens qui ont envoyé la voiture piégée faire sauter les charges pré-placées dans le « Drakkar » mais d?autres qui avaient connaissance de la situation. Seulement, ils n?ont rien dit aux Français qui n?ont rien vu du piégeage.
Selon la version officielle, la charge contenue dans le véhicule était si forte qu?elle a fait tomber l?immeuble comme un château de cartes. Il n?y avait donc pas de charges implantées dans le bâtiment. Je n?étais pas sur place, donc je n?ai pas pu faire de constatation par moi-même. Je n?ai eu que des témoignages de gens qui y étaient, eux. Mais je n?ai rien pu en tirer de conclusif. Ce qui est certain, c?est que le fait que cet immeuble se trouve disponible de façon inespérée dans une ville dont de nombreux quartiers étaient très abîmés a suscité des questions chez certains des soldats qui s?y installaient. Et de nombreux soldats, sous-officiers, voire officiers qui ont subi l?attentat sans y mourir m?ont tous fait la même réflexion : « On se demandait bien pourquoi les Syriens avaient quitté l?immeuble. On a compris après ».
Et en tout état de cause, rien ne permet d?affirmer que le Hizbullah a commis cet attentat.

Pour la base américaine, je n?ai rien de précis. L?officier syrien qui m?a parlé a bien laissé entendre que la Syrie aurait pu être derrière cette attaque, mais n?était-ce pas rodomontade ou intoxication ? Nous étions en 1988, le gouvernement de Hafiz al Assad, qui ne mettait pas tous ses ?ufs dans le même panier, resserrait ses liens avec la France. ELF procédait à des forages dans le Nord-Est du pays, près de l?Iraq.
Les Soviétiques étaient de plus en plus mal perçus par les Syriens du peuple qui leur reprochaient de ne pas faire vivre le commerce local.
Un officier soviétique, qui aimait bien se promener dans les fabuleux souqs de Damas « pour le plaisir des yeux » faute de pouvoir acheter quoi que ce soit vu sa solde modique, a un jour reçu un coup de couteau dont il est mort. L?enquête sur cet assassinat n?a pas abouti. Quelques mois plus tard, alors que j?achetais des tapis, l?un de mes fournisseurs dont je tais le nom pour sa sécurité m?a dit en arabe, parce qu?il sait bien que ma femme ne le comprend pas, que ce Soviétique qui errait depuis des mois dans le souq sans rien acheter ne pouvait qu?être un espion? Même de moi, il a eu du mal à admettre qu?un homme aussi bien habillé dans un bel uniforme, qui roulait dans une voiture de service, n?avait pas les moyens d?acheter ne fût-ce qu?une bricole de temps en temps?
Pour les Syriens, l?URSS était donc en perte de vitesse. La Perestroïka de Gorbatchev leur semblait une étrangeté et, en tout état de cause, un profond changement de fonctionnement de leur allié le plus fidèle contre les États-Unis. Car la Syrie qui faisait déjà partie des pays du Front du Refus avant la création de l?organisation de la Conférence islamique, faisait maintenant partie de cette branche anti-occidentale de l?OCI. Et il ne faut pas oublier cet adage qu?on ne citera jamais assez à propos du conflit au Proche Orient : « Pas de guerre sans l?Égypte, pas de paix sans la Syrie ».
Les Syriens sont donc à l?époque prêts à tout pour empêcher les États-uniens de prendre pied au Liban. Alors, pourquoi n?auraient-ils pas commandité l?attentat contre la base des Marines américains sur l?aéroport de Beyrouth ? Seulement, là encore, il ne manquait pas d?exaltés individuels pour commettre le coup, et rien ne permet d?incriminer les miliciens du Hizbullah.
On a fait de cette milice une horde de pro-syriens pro-iraniens en raison du fait que ses membres sont des musulmans chiites. Nous allons voir que cette « religionisation » de la situation est assez stupide.
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